Législative 2017 - Résultats
Législative 2017
Yves Blein réélu – Philippe Meunier dégagé !
Philippe Meunier
En 2007, Philippe Meunier avait ravi la circonscription au Parti socialiste en place depuis 1988. Une fois élu député, il a été décidé (sous la mandature de Nicolas Sarkozy) de découper subtilement Saint-Priest en deux circonscriptions législatives, à savoir la 14ème et la 13ème circonscription du Rhône. Cette manœuvre a permis à Philippe Meunier d’assurer sa réélection en 2012.
Mise devant le fait accompli, Martine David, la maire PS de Saint-Priest, avait écrit à Nicolas Sarkozy pour dénoncer « une proposition aberrante ». En effet, quel était l’intérêt de représenter Saint Priest par deux députés en 2012 si ce n’est pour permettre à N. Sarkozy de placer un de ses pions, le député récemment déchu Philippe Meunier. L’idée a donc fait son chemin et le projet de loi visant à redécouper les circonscriptions électorales a été adopté par le parlement en octobre 2011. Auparavant la commune était rattachée à la 13ème circonscription du Rhône. Elle est dorénavant séparée entre la 13ème et la 14ème circonscription. Dans sa lettre, datée du 24 août 2009, Martine DAVID avait demandé « l'arbitrage » du Président de la République (N. Sarkozy) pour rectifier ce qu'elle considérait être « une profonde erreur ». Cette modification du territoire a facilité la tâche de Philippe Meunier, à l’époque député UMP de la 13ème circonscription. Pour autant, en juin 2009, l'intéressé démentait dans la presse lyonnaise tout favoritisme à son égard : « La 14ème circonscription manque d'électeurs et la 13ème en a trop. Or le seul territoire contigu, c'est Saint-Priest ». Martine David avait soumis à Nicolas Sarkozy une autre proposition visant à transférer Mions de la 11ème à la 14ème circonscription, ce qui aurait été plus logique, quitte à provoquer une droitisation de la 11ème circonscription. Mais le « Gang Bigmalion » en a décidé autrement. Les circonscriptions électorales étant calculées en fonction du nombre d'habitants (1 député pour 120 000 habitants), il leur était plus facile de « fracturer » Saint-Priest entre la 13ème et la 14ème circonscription pour faire basculer 20 000 habitants de la première à la seconde. Cette manœuvre qui devait assurer le rééquilibrage démographique des deux circonscriptions autour de 120 000 habitants a surtout permis la réélection de Philippe Meunier en 2012 avec plus de 25000 voix. Pour ce qui est du troisième mandat et compte tenu du contexte politique avec l’affaire Pénélope (Affaires Fillon 1982 – 2017), le député LR subit à son tour la sanction des électeurs de la 13ème circonscription.
Cloué au mur telle une chouette en manque de sommeil par l’offensive En Marche, le député sortant de la droite dure et décomplexée (pour ne pas dire copie presque conforme du FN) pensait que les voix de la candidate FN Sandrine Ligout seraient sa planche de salut. Lors de l’entre-deux tours, plusieurs députés sortants se sont trouvés en ballottage très défavorable face aux candidats Macronistes dans le Rhône. Selon les propos rapportés par un candidat FN éliminé au soir du 1er tour des élections législatives, certains candidats de droite les auraient contactés pour « faire le plein » de voix de l’électorat frontiste, stopper l’hémorragie et « servir la démocratie » ; sur le terrain, les sympathisants et les militants LR avaient du mal à cacher leur scepticisme.
Dans la 13ème, Philippe Meunier avait besoin des voix frontistes pour rattraper son retard (5000 voix d’écart). Nous notons que les abstentionnistes représentaient une réserve de voix bien plus considérable pour le député LR sortant. En Marche a su capter les voix de gauche (PS et FI), alors que les LR éprouvaient de sérieuses difficultés à mobiliser leurs électeurs.
Au soir du 1er tour Philippe MEUNIER était largement distancé par Danièle Cazarian, candidate En Marche à qui il rendait plus de 13 points (33,99% contre 20,81%). La candidature dissidente de Daniel Valéro (7,69%) dont les voix se sont en partie reportées vers En Marche, n'était pas pour aider le Monsieur sécurité de Laurent Wauquiez au conseil régional, qui a passé son temps à s'adresser aux 14,37% d'électeurs ayant choisi Sandrine Ligout (FN) au premier tour. C’est ce qu’il avait réussi à faire en 2007 et surtout en 2012.
Pour éviter de se faire « dézinguer » par les abstentionnistes ou ses « amis politiques », Philippe Meunier comptait sur son profil très droitier. Sarkozyste pur jus, il est un des cofondateurs de la Droite Populaire. Ce courant au sein de l’ancienne UMP est marqué à droite de la droite. Avec d’autres parlementaires, il a œuvré à mettre en avant au sein de sa famille politique les questions d’identité nationale et d’immigration. Secrétaire de la commission de la Défense Nationale et des forces armées, il se positionne alors régulièrement sur les questions de sécurité et du terrorisme, des thèmes traditionnellement labourés par le Front national. Le FN l’avait d’ailleurs déjà invité à rejoindre ses rangs ; une adresse régulièrement utilisée par le même Christophe Boudot à l’endroit de Laurent Wauquiez, Président du Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes à chaque prise de position proche de celles du parti frontiste.
Politiques de l'Est Lyonnais
Les militants étaient suspendus à la décision de Sandrine Ligout. Ils espéraient tous que ses consignes de vote iraient en faveur du député sortant Philippe Meunier. Mais faute à pas de chance, la candidate FN n’a pas souhaité influencer son électorat et Philippe meunier a dû solliciter des maires de l'Est Lyonnais pour le soutenir. Résultat des courses, malgré des réunions publiques en présence de Laurence Fautra, Maire de Décines, Michel Forissier, Sénateur-Maire de Meyzieu, Gilles Gascon, Maire de Saint-Priest…, les électeurs FRANÇAIS n’ont pas souhaité renouveler leur confiance en Philippe MEUNIER dans le cadre de sa reconduction au poste de député. Et lorsque les journalistes l’ont interrogé sur ce qui menaçait le plus le territoire de sa circonscription, il a répondu qu’il était victime de l’accélération de la montée des communautarismes et que c’était le risque majeur.
Au soir du 18 Juin 2017, Philippe Meunier a donc été battu par la candidate de La République en marche, Danièle Cazarian, sur le score de 47,65 % des voix contre 52,35 % pour son adversaire. Et sur la commune comme ailleurs, la participation était bien faible : seuls 37,45 % des inscrits s’étaient déplacés. Ce sont ainsi 871 suffrages qui séparaient les candidats sur cette circonscription, où Philippe Meunier n'était arrivé en tête que sur deux des 25 bureaux de vote. Bureaux remportés avec seulement neuf voix d'avance à Jules-Ferry et trois à Jacques-Prévert ! A présent, le récidiviste de la provocation est inaudible. C'est la fin d'un règne sur Meyzieu. Parmi les communes de la 13ème circonscription, seule Genas lui a résisté. Dans la plus grosse commune de la CCEL, Philippe Meunier n'a obtenu que 44,1 % des voix. L’appel de Daniel Valéro à voter pour Danièle Cazarian a peut-être fait perdre de précieux électeurs au député sortant, surtout quand on sait que ce dernier n'a échoué qu'à 1 448 voix de la candidate LREM dans la circonscription.
Finalement, les San Priods, ainsi que les électeurs de la 13ème circonscription de Rhône ont fait le choix d’une candidate débutante certes, mais bien plus apaisée, réfléchie et surtout très éloignée des théories « complotistes », ségrégationnistes et despotiques.
Citation Philippe Meunier : « La vie politique est faite de sacrifices » !
Quelques années plus tard, les sacrifiés d’hier se sont employés à le crucifier. En politique, c’est la règle d’or des rapports humains.
Yves BLEIN Réélu sur la 14ème circonscription. (Source Le Progrès)
Arrivé en tête dans 22 des 24 bureaux de vote de la 14ème circonscription au premier tour des élections législative, Yves Blein n’a, cette fois, rien laissé à son opposant. Le député sortant, candidat LREM, s’est adjugé, dimanche 18 Juin, la totalité des bureaux de vote de Saint Priest. Damien Monchau, son rival FN, n’a résisté que dans un seul bureau, le n° 13, celui du groupe scolaire Mansart, où il l’avait emporté d’une voix, le 11 juin. Au second tour, il échoue à 17 voix (46,05 % sur ce bureau).
Pour le reste, la victoire de d’Yves Blein s’avère sans appel, avec des scores dépassant même les 77 % dans deux bureaux, le n° 1 (Hôtel de ville, 77,7 %) et le n° 4 (École Brenier, 77,3 %). En pourcentage, à Saint-Priest, le député sortant réalise près de six points de plus que lors de son élection en 2012 (64,03 contre 58,23), où il était déjà opposé à un représentant du FN (Sandrine Ligout, 41,8 % en 2012).
En cinq ans, Yves Blein a pourtant perdu 1 295 voix sur le même territoire. La cause ? L’abstention, bien évidemment, qui a atteint un niveau inédit : 68,63 % pour ce second tour, alors qu’elle avait déjà dépassé les 64 % une semaine auparavant. Cela représente plus de 17 points de plus qu’en 2012 (51,48 % à l’époque), soit une perte sèche de 2 625 électeurs en un quinquennat. Mais fort de l'expérience acquise au cours de son premier mandat, le député LREM sera immédiatement opérationnel pour, dit-il, « être un ouvrier de la réforme ... comme dans le précédent quinquennat. »
Thémis Est-Lyonnais
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