Résultats des élections présidentielles 2017 - 2nd tour - St Priest
Résultats des élections présidentielles 2017 - 2nd tour.
Résultats de la région Rhône-Alpes Auvergne :
Candidats | Nbre de voix | Résultats % |
Emmanuel MACRON | 2 452 414 | 67.13 % |
Marine LE PEN | 1 200 824 | 32.87 % |
Participation : 76,49 % |
Résultats dans le Rhône :
Candidats | Nbre de voix | Résultats % |
Emmanuel MACRON | 74 785 | 62.71 % |
Marine LE PEN | 44 470 | 37.29 % |
Participation : 77,96 % |
Résultats de la de la ville de Saint Priest :
Candidats | Nbre de voix | Résultats % |
Emmanuel MACRON | 11 240 | 65.34 % |
Marine LE PEN | 5 962 | 34.66 % |
Participation : 68,51 % |
Retrouvez tous les résultats du 2nd tour par bureaux de vote en cliquant sur le lien ci dessous :
PROCES VERBAL - Election Présidentielle 2017 du 07/05/2017 - 2nd tour
Après dix-huit mois de campagne, après des rebondissements ébouriffants, après bien des débats et notamment le dernier, le plus détestable de tous, nous avons enfin un président. Ministre inconnu il y a trois ans, improbable candidat il y a un an, voici donc élu à plus de 65%, Emmanuel Macron, 39 ans, un homme à la trajectoire totalement inédite dans l'histoire de la Vème République.
Dimanche soir il aura montré un visage tour à tour grave et heureux. Sobre et retenu dans son QG de campagne. Et une heure plus tard, après sa marche solitaire à la Mitterrand au son Beethovenien et européen de l'Hymne à la Joie, devenu ardent devant la foule enthousiaste, dans le décor magique du Louvre et de sa pyramide.
Son succès est très net, avec 20 millions de voix recueillies sur son nom, même si l'on sait – il l'a lui-même reconnu – que les Français ont moins plébiscité son projet que défendu – c'est le cas de 50% des électeurs ayant voté pour lui – la République face au Front National.
Son tour de force est historique, même si l'on voit que les votes blancs et nuls ont atteint un score mémorable de 12%, soit plus de 4 millions de bulletins, ce qui est une marque de défiance sans précédent.
Sa victoire sur la candidate du FN est tout à fait nette, même si, malgré son effondrement de fin de campagne, elle peut encore compter sur 11 millions de voix.
Marine Le Pen a passé cinq ans à tenter de normaliser son parti. En quelques sorties aventureuses, en un retournement déconcertant et en un débat stupéfiant, elle fit craquer le vernis dont à grand peine elle avait badigeonné le parti de papa. Le débat de l'entre deux tour à certes déçu les électeurs du FN, mais il a montré que Les Le Pen restent décidément les Le Pen. Même si entre invectives, insinuations et mensonges le plafond de verre leur est tombé une fois de plus sur la tête, l'extrême-droite survit cependant... Notons qu'à Saint Priest, le Front National engrange plus de 5962 voix, ce qui représente 3900 voix de plus par rapport au 2nd tour des élections municipales 2014 soit une progression de 289 % sur 3 ans.
Ses électeurs en sont les premières victimes : elle les laisse dans l'état où elle voulut les séduire, malheureux, amers, à l'écart de la mondialisation, de la prospérité et de la culture. Elle a profité de leur colère et les a égarés. Elle s'est nourrie de leur désarroi, et n'a jamais cherché à les en sortir. Mais cette colère et ce désarroi demeurent. Croire que l'échec de Marine Le Pen permettrait de l'ignorer serait une faute contre la raison, mais surtout contre la République et ses enfants perdus. Leur redonner confiance et espoir sera la tâche la plus dure d'Emmanuel Macron. La plus déterminante aussi. On l'a assez dit, cette élection est celle de la dernière chance. Après l'échec de la droite et l'effondrement de la gauche, si la tentative centriste qu'il incarne échoue elle aussi, c'en sera fini de l'illusoire front républicain déjà si fortement émoussé : il sera, dans cinq ans, totalement vain d'agiter encore une fois les spectres d'Oradour, du Vel d'Hiv ou des ratonnades.
Combattre le FN, on le sait, permet une large victoire, mais celle-ci est par essence fragile car elle survient par défaut. Jean-Luc Mélenchon, dont le discours était à peine meilleur que celui d'il y a quinze jours - au fait qu'est-ce que « les gens », cette apostrophe qu'il affectionne tant ??? – a bien fait comprendre que pas un seul jour de répit ne sera accordé au nouveau président qui a d'ailleurs la sagesse de ne pas croire en un quelconque blanc-seing.
Parmi ces électeurs qui choisirent Mélenchon le 23 avril, l'hostilité à Emmanuel Macron est très forte. Ils ne sont pas tous aussi haineux que François Ruffin dans sa tribune du Monde, si violente qu'elle en donnait le frisson, mais ils restent inconciliables. Interrogeons-nous d'ailleurs sur ce niveau troublant de détestation, comme si l'orientation sociale-libérale de Macron, était plus exécrable que la tranquille assurance d'un Fillon voulant mettre à bas les 35h. Comme si le fait d'avoir travaillé à la Banque Rothschild était dans l'inconscient collectif plus stigmatisant que s'il avait fait le même travail pour le même salaire chez BNP-Paribas !
Emmanuel Macron va devoir prouver qu'il peut déverrouiller une société bloquée et entraîner un pays bougon. Il n'était que d'entendre les débats – très traditionnels au demeurant – sur France 2 hier soir. Les Républicains, qui attendent avec gourmandise les législatives dans cinq semaines pour entraver la marche victorieuse du président, vont se fracturer entre les radicaux dont François Baroin semble vouloir prendre la tête et les plus mesurés comme NKM ou Christian Estrosi. Quant aux socialistes (au fait, qui a entendu l'intervention de Benoît Hamon passé en catimini sur TF1 seulement ?), ils ont explosé en plein vol, courant tels des canards sans têtes et sans savoir quelle campagne (contre ou à côté d'En Marche!) il va leur falloir mener.
Oui, Emmanuel Macron va avoir fort à faire, pour rassembler et rassurer, comme il le souhaite, des Français restés méfiants, sur un projet qu'ils n'ont pas toujours bien saisi. Il va lui falloir beaucoup d'optimisme pour vaincre le voile de pessimisme qui guette toujours la France, même si elle a fait ce dimanche la fierté de ceux qui espéraient en son sursaut. Il va lui falloir beaucoup d'énergie pour faire tenir ensemble la France qui va bien et la France qui va mal, évidentes au soir du premier tour et qu'on va retrouver dès demain.
L'intérêt de tous les citoyens est qu'il réussisse. L'aventure est exceptionnelle. Il faut que l'homme, par-delà son épopée, se révèle à la hauteur de l'enjeu. « Étonnez-moi ! », dit un jour, il y a cent ans, Diaghilev à Cocteau, le sortant de sa vie confortable de jeune homme gâté par les éloges. Étonnez-nous, Monsieur le président ! Vous l'avez promis, il est temps.
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