Rappel sur la création de la métropole
Rappel sur la création de la métropole : Source « Métropole de Lyon ».
« La loi MAPTAM du 27 janvier 2014 a vu l’affirmation des Métropoles. Par cette reconnaissance, la France acte enfin ce qui constitue l’un des changements majeurs de ce 21ème siècle : la Métropolisation. Parce qu’elles concentrent universités, recherche, grands centres de décision économiques et administratifs, expertises, les grandes villes sont de plus en plus les lieux principaux de l’innovation : innovation scientifique, technologique, mais aussi innovation culturelle et sociale. C’est donc en leur sein que se crée aujourd’hui la richesse, dans une économie mondiale qui est devenue, pour reprendre les mots de Pierre VELTZ « une économie d’archipel ». Les chiffres parlent d’eux même : 50% du PIB mondial est aujourd’hui produit dans 300 villes. Ce mouvement est partout à l’œuvre dans le monde, il l’est évidemment à l’échelle de l’Europe. L’Europe aujourd’hui est largement une Europe des Villes. Et l’on voit qu’aux côtés des Capitales Monde comme Londres ou Paris, se sont développées toute une série de grandes villes non capitales qui portent l’attractivité de leur pays - de Barcelone à Milan, de Munich à Manchester. Cela aurait donc été pour notre pays une erreur funeste que de rester à l’écart de ce mouvement. C’est pourquoi la reconnaissance par la Loi MAPTAM du rôle des grandes métropoles françaises est une avancée si essentielle. Elle n’était pourtant pas naturelle. La France, toute son histoire le montre, s’est largement construite sous la Monarchie comme sous la République, sans les Villes voire contre les Villes. L’organisation du territoire voulue par la République s’est, par exemple, organisée autour du Département et du Canton, non à partir des Villes. C’est par la création de 4 Communautés Urbaines à Bordeaux, Lille, Lyon, et Strasbourg, le 31 décembre 1966, que le fait urbain est enfin pris en compte de manière significative. Le Grand Lyon a eu une chance historique, celle de faire partie de cette première vague là et c’est pour cela qu’il a pu progressivement monter en charge pour aboutir à la dynamique que nous connaissons aujourd’hui.
Le 1er objectif de la création de la Communauté Urbaine de Lyon était pourtant basique. Il s’agissait de permettre la réalisation des équipements élémentaires de salubrité publique (réseaux urbains, eau, assainissement). Mais très vite l’institution est montée en force en s’appuyant sur la volonté des Communes de travailler ensemble. En 1978, elle prenait en charge la compétence urbanisme avec la création d’une agence spécialisée et le passage progressif à l’élaboration d’un plan local d’urbanisme définissant une vraie stratégie d’aménagement. En 1985, c’était la constitution du SYTRAL, en charge de la mobilité, une compétence jusqu’alors exercée par le Préfet. En 1990, le Grand Lyon s’engageait dans la voie du développement économique par un soutien affirmé à l’entrepreneuriat et par un travail partenarial avec les acteurs économiques. Dans les années 2000 il s’engagea dans la constitution de pôles d’excellence capables d’aller à l’international. S’ajoutaient en 2004, la compétence « grands événements culturels », en 2010, celle des infrastructures numériques, puis, en 2012, celle de l’énergie. C’est cet élargissement des compétences qui est à l’origine de notre réussite. Réussite soulignée par les différents classements et indicateurs. Une réussite qui se mesure aussi au pouvoir d’attractivité de la métropole de Lyon. Il n’est que de voir l’évolution d’une structure comme le Pôle Métropolitain. À sa création en 2012, il comptait seulement quatre membres : le Grand Lyon, Saint-Etienne Métropole, la CAPI (Communauté d’Agglomération des Pays Isérois) et le pays Viennois. En 2015, c’est la Communauté de Communes de l’Est lyonnais qui a, à son tour, voulu adhérer puis la Communauté d’Agglomération de Villefranche. Et ce mouvement se poursuit avec de nouvelles intercommunalités qui veulent bénéficier de la force d’entraînement de notre agglomération. Cette dynamique, les territoires qui, en France, n’ont pas fait le choix d’une intégration forte des compétences au niveau intercommunal n’ont pas la chance d’en bénéficier. Et on voit qu’aujourd’hui des territoires comme l’Ile de France ou Aix Marseille sont eux aussi engagés dans une démarche de construction métropolitaine. C’est à l’aune de cette histoire-là, que la métropole doit continuer à construire son avenir. En continuant à innover dans son modèle institutionnel. Cela a commencé à se faire en créant, avec la Métropole de Lyon, une métropole originale réunissant les compétences d’aménagement urbain, de développement économique qui était celles de l’ancienne Communauté Urbaine et les compétences sociales du Département. Et c’était déterminant pour construire le modèle de métropole humaine auquel nous aspirons.
Car, nous le savons, si les grandes métropoles ont, avec leur capacité à créer de la richesse, une face brillante, elles ont aussi leur face sombre. Sur le plan social, les inégalités peuvent s’y creuser très vite, et la plus grande misère sociale peut y côtoyer la plus grande richesse. Sur le plan environnemental, on voit bien aussi quels enjeux elles ont à affronter : risque de congestion et perte de la mobilité, accroissement constant de la pollution, contribution forte aux désordres climatiques. À l’avenir, la Métropole de Lyon devra maintenir la dynamique qui est la sienne en matière de développement économique et de réalisation de grands aménagements urbains. La transition écologique devra également être prise en compte dans l’élaboration des politiques de développement économique et de développement social. L’exécutif métropolitain souhaite ainsi créer un territoire d’équilibre, d’égalité et de lien social entre les habitants, de respect de l’environnement ; c’est dans ce même esprit que la Métropole de Lyon prendra en compte et articulera son action avec les territoires environnants. Pour y parvenir, il faut d’une part régler le problème de la gouvernance et d’autre part, la rendre efficiente. Il faut être capable d’avoir une stratégie globale et en même temps pouvoir prendre en compte la proximité, être accessible à chaque citoyen. C’est là l’objet même du Pacte de cohérence métropolitain, qui vise à articuler force de la Métropole et enracinement dans les Communes pour rendre toujours un meilleur service à nos concitoyens. »
Catégorie : - Conseil Municipal 2015